Alexander SKRJABIN
Sonate No 4 op. 30
Xenia PROCHOROWA
25cm Imperial ILP 157, 8 février 1957
Alexander Skrjabin compose cette sonate en 1903, elle marque une période transitoire de l'artiste, déjà très impliqué dans la philosophie. Pour cette sonate il écrit un poème décrivant un voyage vers une lointaine étoile, reflètant les nouvelles philosophies dont il s’était imprégné:
"[...] Sous le voile léger d’un transparent nuage,
Scintille faiblement une étoile, distante et esseulée.
Quelle beauté! Le secret azuré
De son rayonnement me lance son apaisant appel …
Véhémence d’un désir sensuel, insensé, si doux …
Maintenant! Rempli de joie, je prends mon envol vers toi,
Enfin libre, je déploie mes ailes.
Danse folle, jeu divin …
Je m’approche, il me tarde tant …
Je m’abreuve de ton océan de lumière, lumière de moi-même …[...]"
citation extraite des notes rédigées par Simon Nicholls pour Hyperion en 1996, dans une traduction d'Alexandre Blanchard.
"[...] Ce passage contient [...] un certain nombre de motifs omniprésents dans son monde mental: la lumière, la couleur, le désir érotique, le vol, la danse et l’identification de l’ego au cosmos. [...] Il est clair que l’on peut déceler le sentiment de désir dans le premier mouvement, avec son étroite relation au prélude de Tristan, mais on y trouve aussi de ce bohneur contenu du mouvement lent de la troisième sonate. L’harmonie y est en suspension, indécise et flotte dans une texture claire et lumineuse: un nouveau style qui a dû surprendre les auditeurs de 1903. La réapparition du premier thème dans la composition de «Thalberg» que Scriabine préférait, rappelle cette remarque à propos de la troisième sonate: «les étoiles se mettent à chanter!»; ce qui laisse entrevoir une certaine cohérence de son symbolisme musical qui va jusqu’au «clair de lune» de la deuxième sonate.
Le deuxième mouvement, un Allegro enchaîné sans interruption, apporte plus de nouveaux sons: une lumière, une danse et des tressaillements, un style planant exprimé à travers un groupe irrégulier d’accords haletants. [...] Sabanaiev se souvient de Scriabine exigeant: «Je veux que ce mouvement soit encore plus rapide, aussi rapide que possible, à la limite du possible … ce doit être un vol à la vitesse de la lumière, droit vers le soleil, dans le soleil!» [...]
Le finale, avec ses harmonies dominantes et surenchère d’autres dominantes encore plus poussées, dans une perspective s’élargissant sans cesse, et le retour final jubilant du thème du premier mouvement sur un fond de répétition d’accords vibrants, est à n’en point douter l’expression d’une explosion de joie débordante. Lorsque l’on compare ce finale avec l’obscurité latente de ceux des trois premières sonates, on ne peut que se souvenir d’une phrase écrite par Scriabine quelques années auparavant: «Il faut avoir été la proie du désespoir et l’avoir surmonté pour devenir un optimiste au véritable sens du mot.» [...]"
citations extraites des notes rédigées par Simon Nicholls pour Hyperion en 1996, dans une traduction d'Alexandre Blanchard.
La partition de l'oeuvre peut être téléchargée sur cette page de l'IMSLP.
Xenia Prochorowa enregistre cette sonate le 8 février 1957, la première parution a lieu sur le disque 25cm Imperial ILP 157: la Dumka Op. 59 de Peter Tschaikowsky et la Sonate Op. 28 de Sergej Prokofjew sur la première face, les 4e et 6e pièces des Études Tableaux, op. 39 de Sergej Rachmaninow et la Sonate No 4 op. 30 d'Alexander Skrjabin sur l'autre face (photos des étiquettes du disque à gauche - clicquer pour une vue agrandie - ainsi qu'au bas de cette page).
Le disque utilisé pour cette restauration vient de la collection de Harry Schultz, qui en a effectué lui-même le transfert numérique et m'a envoyé le fichier pour restaurer les enregistrements et vous les présenter: je le remercie pour sa grande générosité.
Les deux mouvements sont joués enchaînés: afin de pouvoir mieux se situer dans l'oeuvre je les ai toutefois mis dans deux fichiers, en coupant très exactement à la fin du premier mouvement. Les deux fichiers sont donc à écouter sans interruption.
Voici donc...
Alexander Skrjabin, Sonate No 4 op. 30, Xenia Prochorowa, 25cm Imperial ILP 157, 8 février 1957 (1. Andante 02:39, 2. Prestissimo volando 05:26)
que vous pouvez obtenir en...
pour un téléchargement libre, depuis mon site
Imperial ILP 157, XKC 129/130 -> MP3 320kbps -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair (l'excellent logiciel de Brian Davies), des réparations manuelles -> FLAC
1 fichier FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
Imperial ILP 157, XKC 129/130, étiquette 1ère face
Imperial ILP 157, XKC 129/130, étiquette 1ère face
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Imperial ILP 157, XKC 129/130, étiquette 2e face
Imperial ILP 157, XKC 129/130, étiquette 2e face
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