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Ludwig van Beethoven, Emile Koch, Bonn, d'après le portrait de W. Joseph Mähler, 1808, Droits: domaine public, Identifiant: ark:/12148/btv1b84156177, Source: Bibliothèque nationale de France, cliquer pour une vue agrandie
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À gauche: Ludwig van Beethoven, Emile Koch, Bonn, d'après le portrait de W. Joseph Mähler, 1808, Droits: domaine public, Identifiant: ark:/12148/btv1b84156177, Source: Bibliothèque nationale de France
Ludwig van BEETHOVEN
Symphonie No 3 en en mi bémol majeur, op. 55
Orchestre National de la RadioDiffusion française
Josef KRIPS
18 septembre 1958, Salle du Pavillon, Montreux

Cette symphonie fut composée en 1803–1804 et donnée en première audition publique le 7 avril 1805 au «Theater an der Wien» à Vienne, sous la direction du compositeur (sa première en privé avait eut lieu le 9 juin 1804 dans le palais du «Fürst Joseph Lobkowitz», qui avait acquis pour quelques mois l'exclusivité de faire jouer cette symphonie. Elle fut ensuite jouée, toujours en privé, le 20 janvier 1805 au domicile du banquier Joseph Würth - «am Hohen Markt» - puis le 23 janvier 1805, à nouveau au Palais Lobkowitz).

L’histoire de son surnom - «l'Héroïque» - est bien connue: Beethoven avait d’abord envisagé de dédier l’oeuvre à Bonaparte, en admirateur du héros des idéaux républicains qu’il représentait alors pour lui (et/ou peut-être pour des raisons plus pragmatiques: à cette époque, Beethoven avait exprimé plusieurs fois son désir d’aller faire carrière à Paris). Lorsqu’il apprit le sacre de Napoléon, il fut très choqué et retira la dédicace, modifiant le titre en «Symphonie héroïque pour fêter le souvenir d’un grand homme». Cette symphonie marque un tournant majeur dans l’oeuvre de Beethoven, aussi bien par ses dimensions que par son architecture.

Le premier mouvement respecte certes l’usage qui consiste à commencer une symphonie par un mouvement de forme sonate. Il est par contre "[...] à plusieurs égards extraordinaire: par son foisonnement d’idées – il multiplie les thèmes au sein de la forme sonate (quatre dans l’exposition, un cinquième dans le développement); par son allongement du temps et ses dimensions colossales, reflétant une pensée à grande échelle et un nouvel équilibre des forces, avec un très ample développement et une vaste coda; par ses hardiesses mélodiques et harmoniques (l’ut dièse dans le profil du premier thème), modulatoires (large brassage de tonalités), ou formelles (cor anticipant la réexposition avec le thème 1 à la tonique, sur pédale de dominante); par sa dynamique conçue de manière structurelle et sa cassure brusque du 3/4 dans des traits d’accords accentués groupés par deux. [...]" [1]

Le deuxième mouvement est une marche funèbre: c’est une idée novatrice, bien que le compositeur ait déjà eu cette démarche dans le troisième mouvement (Marcia funebre sulla morte d’un eroe) de sa sonate en la bémol, opus 26, datant de 1802. Ce mouvement est sans précédent dans l’histoire par ses proportions et sa densité.

"[...] Le caractère funèbre du thème est suggéré par le rythme caractéristique et la partie de contrebasse qui au début suggère le roulement de tambour. [...]".
Le "[...]Thème principal de l’oeuvre [...] est d’abord exposé par les violons, il est aussitôt repris par le hautbois; les cordes jouent quant à elles un motif de quatre notes (motif que l’on retrouvera dans la 5ème symphonie.) La partie centrale arrive en apportant un peu de lumière dans ce mouvement au registre sombre. Dans la troisième partie on retrouve le thème aux violons puis une double fugue dans laquelle les bois et les cuivres ont une place primordiale. Le caractère de cette fugue est assez solennel. Juste après on a une brève reprise du thème qui donne sur une fanfare jouée par les trompettes et les cors, le tout sur un motif obstiné des cordes. Lorsque cette fanfare prend fin le thème réapparaît aux hautbois et clarinettes. Ce mouvement se termine par une coda de grande ampleur. On y trouve une phrase lumineuse aux violons qui nous conduit peu à peu à l’obscurité du début et débouche sur une reprise désarticulée du thème principal. C’est un accord poignant et empreint de désolation qui clôture le mouvement. C’est l’une des codas les plus inspirées de Beethoven et qui n’est pas sans rappeler la fin tout aussi tragique de Coriolan. [...]" [2]

Le troisème mouvement - scherzo, innovation à l'époque puisqu'il remplace le menuet traditionnellement prévu en 3e mouvement - "[...] se structure en trois parties: scherzo, trio, scherzo (comme le menuet). Il débute par une sorte de lointain murmure des cordes, bouillonnement incessant, (« sempre pianissimo e staccato»), auquel se joint le hautbois, avec son chant vif et perçant. Suivent alors une succession de frémissements de plus en plus intenses qui aboutissent finalement juste avant le trio à un fortissimo où la tonalité de Mi bémol Majeur s'affirme enfin clairement, «C'est le génial bouillonnement du scherzo» écrit Romain Rolland.
Suit alors le trio central, assuré par une fanfare de cuivres où trois cors dialoguent entre eux, ponctués par de brèves interventions des cordes. Contrastant clairement avec le scherzo, le trio égrène à l'aide des cors, l'accord parfait de Mi bémol majeur. Leur sonorité n'est pas sans évoquer la chasse ou une charge de cavalerie. Pour clore le mouvement, le scherzo initial est repris quasiment textuellement, sans compter la coda finale ajoutée par Beethoven, dans laquelle l'ébullition d'origine, véritable tournoiement, refait surface pour s'éteindre avec force sur un accord massif de Mi bémol Majeur assuré par tout l'orchestre.
[...]" [2]

Le thème du "[...] finale à variations provient du finale du ballet Les Créatures de Prométhée op. 43 de 1800-1801, dans lequel Prométhée, avec l’aide des dieux, donne vie à deux statues. Il était présent également dans la septième des Douze Contredanses WoO 14 composées entre 1791 et 1801. Avant d’être repris dans le finale de l’Eroica, il a servi aux Variations pour piano op. 35 de 1802, où Beethoven varie non seulement le thème, mais aussi sa basse. Ces Variations ont servi d’étude préliminaire au finale de l’Eroica. Le finale s’ouvre sur un grand geste théâtral de gamme descendante, qui prépare l’entrée en scène du thème: il expose et varie d’abord la basse, comme si Beethoven-Prométhée donnait peu à peu vie au thème, sa «créature». Après son entrée en scène, les variations, sur le thème ou sur sa basse, vont se suivre dans une ordonnance parfaitement calculée. Beethoven répartit de manière stratégique les effets de surprise et les coups de théâtre, comme l’irruption d’une variation sur la basse supportant une musique tzigane qui semble étrangère au thème ou la disparition de la basse dans cette variation qui réexpose le thème dans un tempo ralenti (poco andante). La symphonie se termine sur un presto marquant le «triomphe» du thème. [...]" [1]

(1) citations provenant d'un texte de Marianne Frippiat publié dans ce programme de concert de la Philharmonie de Paris

(2) citations provenant d'un texte de Léa Lestrade et Aracelli Rejala publié dans ce programme de concert de l'Orchestre de l'Opéra de Montpellier.
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Le jeudi 18 septembre 1958 Joseph KRIPS dirigeait l'Orchestre National de la Radiodiffusion Française lors du 8e concert du 13e Septembre Musical de Montreux (programme général au bas de cette page): ce concert fut retransmis en direct non pas sur l'émetteur de Sottens, mais sur celui de Monte-Ceneri, donc sur la radio du Tessin (Ref: Gazette de Lausanne, 18.09.1958, Page 3), puis en différé sur Sottens et d'autres radios européennes.

Au programme de ce concert donné dans la Salle du Pavillon et entièrement consacré à Ludwig van Beethoven:

- Ouverture de Coriolan,
- Concerto pour violon et orchestre,
- Symphonie No 3.
Un extrait du compte-rendu publié dans la Gazette de Lausanne du 22 septembre 1958, page 3, chronique de "J.B." (signature de Jean Balissat):

"[...] AU FESTIVAL DE M0NTREUX, Concert Beethoven, Joseph Krips et Isaac Stern

Le huitième concert de Montreux nous permettait de retrouver deux musiciens très connus et particulièrement appréciés des habitués de la salle du Pavillon: le chef d'orchestre Josef Krips et l'admirable violoniste qu'est Isaac Stern. Chacun se souvient avec émotion des inoubliables traductions de symphonies de Schubert que nous avait données Josef Krips il y a quelques années. Il était donc intéressant de retrouver ce musicien attachant aux prises avec l'oeuvre de Beethoven.

Nous avons d'emblée été frappé par la simplicité avec laquelle le grand chef viennois abordait les oeuvres inscrites au programme, soit l'Ouverture de Coriolan, l'accompagnement du Concerto en ré majeur, pour violon, et la Troisième Symphonie en mi bémol: l'«Eroica». Que nous sommes loin, surtout dans la symphonie, de l'esprit d'un Wilhelm Furtwängler. Il ne s'agit point ici de prendre parti pour l'une ou l'autre manière d'envisager l'«Héroïque». Cependant il est frappant de constater à quel point deux interprétations, de conception aussi opposées, peuvent également s'imposer et paraître valables lorsqu'elles sont le fait d'un artiste sincère et en pleine possession de son métier.

Furtwängler nous avait laissé le souvenir, souvenir d'ailleurs perpétué par le disque d'une «Eroica» inquiète, passionnée, violente en contrastés, exprimant avec une rare intensité la lutte poignante entre l'esprit et la matière. Avec Josef Krips, la Troisième Symphonie nous apparaît au contraire beaucoup plus sereine, quoique étrangement vibrante et constamment animée d'une frémissante vie intérieure dans sa chaude tonalité de mi bémol majeur. Dédaignant l'effet dramatique, Krips ne cherche point à appuyer volontairement sur certains «dessins contrapuntiques» dissimulés dans la masse orchestrale, ni à accepter les étrangetés et les audaces harmoniques de l'oeuvre ; il préfère laisser le langage musical s'écouter naturellement, moins agressif parce que plus détendu, s'appliquant uniquement à recréer la vie et le dynamisme de l'oeuvre. Cette probité, cette abnégation même, de l'interprète vis-à-vis de la musique se traduit également chez Krips par un respect absolu du texte. À part quelques inévitables doublures de cors, le grand chef viennois s'abstient totalement de retoucher, ce qui est pourtant fréquemment le cas chez Beethoven, l'orchestration originale. La seule réserve que nous pourrions formuler concerne le tempo de la Marche funèbre. Certes, il n'existe pas de vérité absolue en matière de tempo; ou plutôt il existe autant de tempi justifiables que d'interprètes convaincus. Cependant j'avoue avoir été surpris par le mouvement animé pris par Josef Krips dans la Marche funèbre, mouvement qui ne m'a pas semblé permettre à la phrase musicale d'exprimer tout son douloureux accablement et, plus loin, à l'extraordinaire développement contrapuntique de se déveloper dans toute son ampleur. En revanche, je ne pense pas qu'il soit possible de donner au Scherzo plus de vie et de relief que ne le fit Krips. Signalons également la belle interprétation, très classique de ligne, de l'Ouverture de Coriolan par laquelle débuta le concert.
[...]"

Le cahier de la Gazette de Lausanne du 22 septembre 1958 - dont provient la citation ci-dessus - est rendu accessible grâce à l'admirable banque de données «LE TEMPS Archives Historiques», en accès libre sur la toile, une générosité à souligner!

Voici donc...

Ludwig van Beethoven, Symphonie No 3 en en mi bémol majeur, op. 55, Orchestre National de la Radiodiffusion Française, Josef Krips, 18.09.1958, Festival de Montreux

1. Allegro con brio                                   14:50 (-> 14:50)
2. Marcia funebre: Adagio assai                       12:54 (-> 27:44)
3. Scherzo: Allegro vivace - Alla breve - Tempo primo 06:04 (-> 33:48)
4. Finale: Allegro molto - Poco Andante - Presto      11:22 (-> 45:10)


Provenance: Radiodiffusion, Radio Suisse Romande (RSR).
que vous pouvez obtenir en...
pour un téléchargement libre, depuis mon site

4 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP

(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.

Montreux SeptembreMusical 1958 Programme general
Programme général du Festival de Montreux 1958