Joseph HAYDN
Symphonie No 100 en sol majeur
dite "Militaire"
Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne, David JOSEFOWITZ
M-2407
Cette symphonie No 100 de Joseph Haydn est la huitième des 12 symphonies dites «londoniennes», il la compose en 1794 pendant son deuxième voyage à Londres. La première audition est donnée à Londres le 31 mars 1794. L'oeuvre doit son surnom «Militaire» à l'intervention, dans le deuxième mouvement (et dans la coda du finale), des percussions «turques» (triangle, cymbales, grosse caisse) qui renforcent le rythme martial de ce mouvement.
"[...] Dans la no 100, créée le 31 mars 1794, Haydn entreprit de surpasser le succès populaire obtenu par la "Surprise", deux ans auparavant. Il y parvint triomphalement grâce au second mouvement Allegretto qui récrit et enrichit une Romanze alla marcia tirée d’un de ses concertos pour lire (*) composés en 1786 pour le roi de Naples.
En 1794, la Grande-Bretagne était en guerre avec la France révolutionnaire; pour la première fois, Haydn écrit une musique qui fait ouvertement allusion à la situation politique du moment. Le début en ut majeur est toute innocence pastorale, avec une pittoresque écriture pour les bois, dont les clarinettes, absentes des autres mouvements; même la batterie d’instruments "turcs" (triangle, cymbales et grosse caisse) renforçant l’épisode central en ut mineur est d’abord plus exotique que menaçante. Mais la thématique "guerrière" s’insinue peu à peu dans la musique pour culminer en une fanfare de trompettes, citant le salut au général autrichien, et en un fracas fortissimo dans le ton éloigné de la bémol. 'C’est l’avance vers la bataille', commenta le Morning Chronicle à l’issue de la première. 'Et la marche des hommes, la sonnerie de la charge, le tonnerre de l’assaut, le fracas des armes, les gémissements des blessés, et ce qu’on pourrait bien appeler le rugissement infernal de la guerre porté à une apothéose d’atroce sublimité'[...]"
(*) Il s'agit de la lire organizzate - un instrument similaire à la vielle à roue - pour laquelle Josef Haydn a écrit les 5 concertos Hob.:VIIh/1 à Hob.:VIIh/5 (voir cette page du site matthias.loibner.net pour quelques photos de cet instrument).
Cette symphonie est riche en idées nouvelles. "[...] L’une de ces nouveautés inspirées est la "féerique" écriture pour flûte et hautbois du premier thème de l’Allegro, dont le contour avait été préfiguré dans l’introduction lente. Il apparaît dans la tonalité de la dominante, ré majeur, avant que Haydn n’introduise une mélodie plus accrocheuse encore, qui inspira à Johann Strauss I sa fameuse marche de Radetzky, composée au lendemain de la Révolution viennoise de 1848. Comme son pendant en style populaire de la no 99, ce thème tardif se poursuit en détournant l’argument musical, via un développement remarquablement expressif et une réexposition tronquée, jusqu’à la coda la plus étincelante, la plus orchestralement virtuose de tout Haydn.
L’ouverture raffinée du menuet (dont l’allure nonchalante compense le mouvement lent "rapide" de la symphonie) est trompeuse. La musique va se faire truculente, grâce à des contre-rythmes, puis chromatiquement mélancolique. Même le trio exquisément racé est momentanément interrompu par des fanfares en style militaire. La belliqueuse batterie "turque" revient en bout de finale couronner de sa voix rauque un mouvement en style tarentelle, qui développe son thème principal "mutin" (le mot est de Tovey), et un second sujet comiquement animé avec une complexité fantastique et une dextérité harmonique, notamment dans le mystérieux pseudo-fugato du développement, sis dans le très lointain ut dièse mineur. [...]"
Ces citations sont extraites des excellentes notes rédigées par Richard Wigmore en 2009 pour Hypérion (les 4 CDs des Symphonies londoniennes, Orchestra della Svizzera Italiana, Howard Shelley, CDS44371/4).
Pour une analyse approfondie voir par exemple cette page en allemand de Wikipedia.
La partition peut être librement téléchargée sur cette page de l'IMSLP, ainsi que sur cette page du site www.musedata.org.
Dans l'interprétation que je vous en propose ici, l'Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne est dirigé par David JOSEFOWITZ. L'enregistrement paraît sur le disque MMS - resp. SMS - 2407, avec la symphonie No 94 sur l'autre face, mêmes interprètes. D'après la discographie Concert Hall de John Hunt les enregistrements ont été faits dans la grande salle du «Wiener Musikverein», bien connue pour son excellente acoustique. Je n'ai pas pu trouver de données sur la date d'enregistrement: si une personne visitant cette page devait en savoir plus, toutes informations m'intéressent -> Vos remarques!
L'exemplaire du disque M-2407 utilisé pour cette restauration vient de la collection de Stefan KRAMER, que je remercie pour sa générosité.
Voici donc...
Joseph Haydn, Symphonie Nr. 100 G-dur, Hob I:100, «Militärsinfonie», Orchester der Wiener Staatsoper, David Josefowitz, M-2407 (1. Adagio - Allegro 08:20, 2. Allegretto 06:04, 3. Menuett: Moderato - Trio 05:03, 4. Finale. Presto 06:05)
que vous pouvez obtenir en...
pour un téléchargement libre, depuis mon site
M-2407 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair (l'excellent logiciel de Brian Davies), des réparations manuelles -> FLAC
4 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
Recto de la pochette du disque M-2407
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Étiquette de la face 1 du disque M-2407
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Étiquette de la face 2 du disque M-2407
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