Anton WEBERN
Passacaglia op. 1 pour orchestre
Orchestre Radiosymphonique de Cologne
Hermann SCHERCHEN, 26 juin 1958
En 1908, Anton Webern - vers la fin de ses quatre années d’études auprès de Schoenberg - écrit sa Passacaglia. Elle deviendra son opus 1, la première oeuvre qu'il admet à son catalogue.
"[...] Pour partie encore post-romantique (à la manière de Brahms), elle est d'autre part tributaire de l'esthétique expressionniste schoenbergienne de la Première symphonie de chambre [...], ainsi que du Deuxième quatuor à cordes opérant la suspension des fonctions tonales. Le recours à une forme ancienne, la passacaille, n'est pas fortuit: l'articulation en variations sur une basse obstinée permet à Webern d'affirmer - d'affermir - un langage qui sera typique de l'École de Vienne, celui d'un constant renouvellement et de la non-répétition (comme principe même de la variation),- Webern étant celui des trois grands musiciens de l'École qui s'en fera l'artisan le plus rigoureux. [...]".
Le thème de huits mesures, en ré mineur, exposé par les cordes avec sourdines en pizzicato ("[...] il faut en remarquer l'économie, - huit notes dont aucune n'est répétée, hormis la tonique initiale et conclusive; et l'on peut discerner que la bémol, fa, mi forment la récurrence du renversement de ré ut dièse et si bémol,- les six premières mesures constituant déjà une construction dodécaphonique [...]"), est suivi de vingt-trois courtes variations dans lesquelles ce thème subit des transformations. "[...] La première variation est une harmonisation de ce thème; suivent vingt-deux variations (chacune de huit mesures),- la coda seule (vingt-quatrième variation) revêtant plus d'ampleur. Quelques observations peuvent venir compléter ces indications: l'utilisation du silence entre les sons (qu'on aura déjà noté dans l'exposé du thème),- future composante du vocabulaire webernien; un style contrapuntique, qui s'orientera non vers l'ornementation mais vers le dépouillement le plus extrême; la concision,- une obsession majeure du musicien contrariant l'esprit traditionnel du développement; la transparence de l'orchestration, -malgré quelques souvenirs brahmsiens encore scolaires. Et, pour conclure, un lyrisme du discours, chaleureux, parfois passionné,- que l'aspect «expérimental» de l'oeuvre n'a pu altérer.[...]"
Ces citations sont extraites du Guide de la musique symphonique réalisé sous la direction de François-René Tranchefort, Fayard 1986, ISBN 978-2-213-64075-4.
Effectif orchestral tel qu'indiqué dans la partition, Universal 1922
L'oeuvre fut donnée en première audition le 4 novembre 1908 à Vienne, dans la grande salle du « Musikverein », par le «Tonkünstler-Orchester» sous la direction du compositeur. La Passacaglia ne fut publiée par Universal qu'en 1922.
Anton Webern vers 1910-1920 et Hermann Scherchen en 1965
En juin 1958 Hermann SCHERCHEN était à Cologne pour préparer un concert de la série «Musik der Zeit 1957-1958». Au programme de ce «Sonderkonzert aus Anlass des Kongresses der Internationalen Gesellschaft für Musikwissenschaft» du jeudi 26 juin 1958:
- Anton Webern, Passacaglia Op. 1
- Arnold Schoenberg, Friede auf Erden Op. 13
- Wolfgang Fortner, Mouvements für Klavier und Orchester
- Luigi Nono, Il Canto Sospeso
Voici donc...
Anton Webern, Passacaglia op. 1 für Orchester, Kölner Rundfunk-Sinfonieorchester, Hermann Scherchen, 26.06.1958 (10:19)
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Hermann SCHERCHEN en novembre 1965, extrait d'une photo du site PARISENIMAGES, © Boris Lipnitzki / Roger-Viollet, utilisation autorisée dans le cadre de l’illustration de sites internet personnels à vocation non commerciale
Numéro d'image: 73252-3, Numéro d'inventaire: LIP-2264-024