Le portrait de Karl Ristenpart illustrant l'en-tête de cette rubrique est extrait d'une photo de la collection privée de Nicolas Reichel, utilisée avec son aimable autorisation, © tout droits réservés.
Johann Sebastian BACH
Concerto pour violon BWV 1041
Henryk SZERYNG
Orchestre de Chambre de la Sarre, Karl RISTENPART
11 septembre 1959
Ce concerto fut composé très probablement vers 1720 alors que celui qui sera plus tard cantor à Saint-Thomas de Leipzig était encore maître de chapelle de la cour et directeur de la musique de chambre du Prince Leopold de Coethen, un poste très bien rénuméré. Bach avait fait connaissance avec cette forme de concerto avant tout dans les oeuvres de Vivaldi:
"[...] Sans doute Bach reste attaché à la forme du concerto en trois mouvements telle qu'elle est réalisée notamment dans les concertos de Vivaldi; cependant ses concertos pour violons et orchestre précisement présentent en outre mains traits témoignant de son écriture «moderne» [...] Cela est vrai tout d'abord des mouvements Allegro où Bach resserre les liens jusque là assez lâches de juxtaposition et de succession entre les tutti de l'orchestre et les épisodes de solo ou du concertino, parfois même il introduit de véritables dialogues concertants entre les partenaires. Cette constatation vaut particulièrement pour les mouvements médians lents dont la contexture thématique et la puissance d'expression surpassent de beaucoup les oeuvres de même genre des contemporains [...].
Le thème principal, d'une structure rytmique nettement dessinée, inaugure dès le premier mouvement Allegro l'atmosphère énergique, parfois quelque peu douloureuse et sombre, du concerto en la mineur. Déjà le second «tutti» qui, à l'exception du début et de la fin, est dominé par le soliste est caractéristique de la manière dont se fondent l'orchestre et le violon.
Ce style amène un vrai dialogue dans l'Andante suivant en ut majeur où à l'ample cantilène plaintive du violon répond - par sept fois sans l'instrument soliste et cinq fois servant de toile de fond à la partie soliste - un motif pour ainsi dire consolateur de l'orchestre.
Dans la Gigue terminale (Allegro assai) qui comporte des passages d'une virtuosité croissante on rencontre jusque dans les dernières mesures, un authentique dialogue concertant entre les partenaires. [...]" citations extraites d'un texte publié au recto de la pochette du disque Deutsche Gramophon 138 820 avec l'interprétation de cette oeuvre par David Oistrach (l'auteur du texte n'est pas mentionné).
À noter que le concerto pour clavecin en sol mineur, BWV 1058, est un arrangement de ce concerto fait par Johann Sebastian Bach lui-même.