Felix MENDELSSOHN
Concerto pour violon en mi mineur op. 64
Christian FERRAS
Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne
Bogo LESCOVIC, 29 avril 1964, Cologne
Felix Mendelssohn compose son concerto pour violon en mi mineur op. 64 à l’intention de son ami Ferdinand David, premier violon de l’orchestre du Gewandhaus de Leipzig. Sa composition s'étend toutefois sur 7 ans: premières esquisses en 1838, 1ère finition le 16 septembre 1844, revision de l'oeuvre en 1845. Peu après David le crée à Leipzig, le 13 mars 1845, dans la salle du Gewandhaus, l'orchestre étant dirigé par Niels Gade.
Pour une courte présentation de l'oeuvre des extraits des notes rédigées par R Larry Todd en 2012 pour Hyperion, publiées dans le livret du CDA67795 (Alina Ibragimova, Orchestra of the Age of Enlightenment, Vladimir Jurowski):
"[...] En chemin, Mendelssohn le délaissa un temps pour envisager l’écriture d’un concerto pour piano en mi mineur destiné à la scène londonienne - il en esquissa un premier puis un deuxième mouvements entre 1842 et 1844. Là se trouve l’origine du second thème lyrique du premier mouvement de son op. 64. Finalement, Mendelssohn abandonna ce projet de concerto pour piano et revint à son concerto pour violon, qu’il data de septembre 1844, même s’il commença presque tout de suite à le retoucher subtilement. Une modification plus substantielle découla d’un entretien avec David: il allongea la célèbre cadenza du premier mouvement qui, exceptionnellement, apparaît non vers la fin de la réexposition, comme le veut la tradition, mais en bout de développement.
Cette disposition de la cadenza fut une nouveauté qui influença bien des compositeurs (notamment Sibelius dans son Concerto pour violon de 1903), tout comme la remarquable ouverture, qui inverse le traditionnel agencement tutti–solo - au début, le soliste introduit ainsi le thème méditatif haut par-dessus un bruissant accompagnement orchestral, qui finit par se déverser dans le tutti orchestral retardé. [...].
Comme les op. 25 et 40, les deux concertos pour piano achevés de Mendelssohn, l’op. 64 présente trois mouvements liés par deux transitions, un plan hérité du Konzertstück pour piano et orchestre (1821) de Carl Maria von Weber, en quatre mouvements compacts et connexes. La passion nerveuse du premier mouvement mendelssohnien cède la place à un mouvement lent en ut majeur vivement lyrique, façon Lied ohne Worte. Seule sa section centrale contrastive, qui passe à la mineur, rappelle un peu, par ses frémissants trémolos, le caractère du premier mouvement. L’alerte finale en mi majeur, annoncé par de festives fanfares de vents, offre un capricieux scherzo se déployant en rondo sur deux thèmes alternés - le premier est une leste figure subtile au violon solo; le second, un sujet façon marche, est, peut-être, un agile cousin de la Marche nuptiale contemporaine, tirée de la musique de scène du Songe d’une nuit d’été. L’irrépressible finale exploite une virtuosité effervescente pour forger un schéma limpide, translucide, d’emblée concluant en ses incursions inattendues comme en son équilibre formel. [...]"
Nous retrouvons ici Christian FERRAS en tournée en Allemagne. Il est accompagné par l'Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne (Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester, l'actuel WDR Sinfonieorchester Köln) placé sous la direction de Bogo LESCOVIC - ou Leskovic - (portrait à droite, page de couverture de la biographie rédigée par Marjana Mrak, parue en 2013), un concert donné à Cologne le 29 avril 1964 (le concert débutait avec le Divertimento de Bartok et se terminait avec la 7e symphonie de Dvorak).
Les autres enregistrements de cette oeuvre avec Christian Ferras actuellement - novembre 2016 - connus:
- 26-28 juin 1957, Orchestre Philharmonia, Constantin Silvestri, paru sur disques HMV / FALP et autres
- 25 mai 1965, ON ORTF, Wolfgang Sawallisch, Théâtre des Champs-Élysées
- 27 septembre 1966, OSR, Joseph Keilberth
- 24 octobre 1970, OSR, Armin Jordan
(selon cette page du site consacré à Christian Ferras)