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Le jeune Friedrich GULDA, date ??, photographe ??, cliquer pour une vue agrandie
Joseph Haydn, Verlagsanstalt Bruckmann repr. d'après un tableau de Carl Jäger 1870, Droits: domaine public, Identifiant: ark:/12148/btv1b8426484j, Source: Bibliothèque nationale de France, cliquer pour une vue agrandie
Kopf Bild MuellerKray 155 250
Joseph HAYDN
Concerto en ré majeur «pour clavecin ou pianoforte»
et orchestre, Hob XVIII:11
Friedrich GULDA, piano
«Sinfonieorchester des Süddeutschen Rundfunks»
Hans MÜLLER-KRAY, 10.01.1962

Horst Walter sur la composition de ce concerto, cité d'un texte rédigé à Bergisch Gladbach pendant l'été 1998 et publié dans la préface de l'édition Henle d'une réduction de ce concerto pour deux pianos:

"[...] Le Concerto pour clavecin en Ré majeur (Hob. XVIII:11) est le troisième et dernier concerto pour clavecin ou pianoforte écrit par Haydn. Il compte sans aucun doute parmi les œuvres les plus connues du compositeur, et pourtant ce concerto soulève encore un certain nombre de questions restées jusqu’à aujourd’hui sans réponse. C’est ainsi que l’on ne connaît ni les circonstances dans lesquelles est née l’œuvre ni l’année de sa composition. L’autographe a disparu et les catalogues de Haydn ne comportent aucune référence à ce concerto. L’œuvre est cependant suffisamment documentée puisqu’on dispose de la première édition viennoise, publiée en août 1784 par Artaria, l’éditeur de Haydn – le Concerto était paru peu de temps auparavant à Paris – ainsi que d’une copie partielle réalisée par Johann Radnitzky, copiste viennois qui travaillait de temps à autre pour le compositeur.

Ce ne sont certainement pas des considérations purement commerciales qui amènent Haydn, vers 1783, à composer un nouveau concerto pour piano. Il est probable que l’activité créatrice de Mozart à Vienne a aussi éveillé son intérêt. En janvier 1783 en effet, Mozart met en souscription trois nouveaux concertos pour piano, qu’il exécute aussi en public dans diverses «académies». (Ces œuvres paraîtront ultérieurement chez Artaria.) Dès le printemps 1784, Mozart compose d’autres concertos et prépare ainsi en quelque sorte le terrain pour l’estime du genre dans la capitale autrichienne. [...]

Dans ce Concerto en Ré majeur de Haydn l’orchestre se compose de deux hautbois, deux cors et des instruments à cordes (formation à laquelle s’ajoute un basson en renforcement de la basse). L’œuvre a toujours conservé une place de choix dans le répertoire de la musique instrumentale et l’«exotisme» du fameux Rondo all’Ungarese a d’emblée rencontré un énorme succès. [...]"

Des écrits de l’époque suggèrent que ce concerto a pu être donné en première audition à Vienne, lors d’un concert privé, le 20 février 1780, par 'Fräulein Anna von Hartenstein', une élève du compositeur bohémien Leopold Kozeluch.

Une courte description des trois mouvements, des citations extraites des notes rédigées par Richard Wigmore pour Hyperion en 2013:

"[...] Haydn insuffle au traditionnel schéma de ritornello du concerto (fondé sur une alternance solo/tutti) le drame et le dynamisme de la forme sonate. Sauf dans le finale, il élude la profusion thématique mozartienne, dans un cadre, comme d’habitude, plus resserré. Le Vivace inaugural n’en déborde pas moins de contrastes mélodiques pour contrebalancer le thème principal clair et net qui galvanise l’ensemble du mouvement. La figure «tapotante» de trois noires, à la mesure deux, s’avère particulièrement féconde, surtout dans le développement qui module rapidement, où elle circule entre divers groupes de cordes, contre la figuration en doubles croches arpégées du soliste. [...]"

Deuxième mouvement:

"[...] Dans ce mouvement subtilement orchestré (hautbois et cors tenus confèrent un doux éclat au tutti inaugural), Haydn crée de la poésie avec le plus simple des matériaux. L’épisode central, qui glisse immédiatement de mi majeur à mi mineur, développe une figure en triolets répétée entendue d’abord vers le début, dans un exquis dialogue entre le clavier et les cordes.[...]"

Le dernier mouvement:

"[...] Ce fut certainement le finale qui scella la popularité de ce concerto du vivant de Haydn [...] - il y retrouve le hungarisme tzigane, à la saveur de tokay, qu’il avait effleuré dans son Concerto pour clavier en sol majeur et qu’il explora plus à fond dans des pages comme le finale de sa Symphonie No 47 en sol majeur ou le menuet et finale de son Quatuor à cordes en ré majeur op. 20 No 4. Mais ce Rondo all’ungarese est suprême d’exotisme flamboyant teinté d’humour loufoque. L’air principal, qui sonne d’abord comme un thème de finale haydnien «normal», a été identifié comme étant une danse bosniaque ou croate [*]. Dès l’instant où cet air est repris dans la «fausse» tonalité de mi mineur, avec ses petites notes cinglantes, la musique se met à délirer de plus en plus. Le premier épisode fait tournoyer des fragments du thème principal à travers une série de modulations frénétique, audacieuse même pour Haydn. Un thème contrastif s’apparente à un «Three Blind Mice» au paprika, que des trilles rendent vaguement lugubres, tandis qu’un épisode ultérieur semble transplanter une fervente aria d’opéra dans la vaste puszta hongroise. [...]".

(*) À la fin du siècle dernier, on a sérieusement contesté l’origine hongroise de ce rondo, arguant du fait que le matériel thématique avait pour modèle le «siri kolo», danse folklorique originaire de Bosnie et de Dalmatie. Cependant, Bálint Sárosi a établi récemment des parallèles avec la tradition de la musique tsigane de Transylvanie et mis en évidence certaines caractéristiques typiques de la musique de cornemuse hongroise ancienne et du style «verbunkos». (Horst Walter, voir la référence plus haut).
Logo de la «Süddeutsche Rundfunk (SDR)
 
L'enregistrement proposé sur cette page provient des archives de la «Süddeutsche Rundfunk (SDR)», qui a fusionné en 1998 avec la «Südwestfunk (SWF)» pour former l'actuelle «Südwestrundfunk (SWR)».

Hans MÜLLER-KRAY dirige le «Sinfonieorchester des Süddeutschen Rundfunks», une prise de son du 10 janvier 1962 avec le jeune Friedrich GULDA - alors âgé de 32 ans, mais déjà très connu - en soliste.

Voici donc...

Joseph Haydn, Concerto en ré majeur «pour clavecin ou pianoforte» et orchestre, Hob XVIII:11, Friedrich Gulda, «Sinfonieorchester des Süddeutschen Rundfunks», Hans Müller-Kray, 10.01.1962

1. Vivace                              08:06(-> 08:06)
2. Un poco Adagio                      06:34(-> 14:40)
3. Rondo all'Ungarese. Allegro assai   04:22(-> 19:02)
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Le jeune Friedrich GULDA, date ??, photographe ??

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Joseph Haydn, Verlagsanstalt Bruckmann repr. d'après un tableau de Carl Jäger 1870, Droits: domaine public, Identifiant: ark:/12148/btv1b8426484j, Source: Bibliothèque nationale de France

Joseph Haydn, Verlagsanstalt Bruckmann repr. d'après un tableau de Carl Jäger 1870, Droits: domaine public, Identifiant: ark:/12148/btv1b8426484j, Source: Bibliothèque nationale de France.