Wolfgang Amadeus MOZART
Concerto pour piano et orchestre No 20
en ré mineur, KV 466
Monique de la BRUCHOLLERIE
Orchestre Pro Musica de Vienne, Heinrich HOLLREISER
Pantheon XPV 1005
Ce concerto est contemporain des premières esquisses des Noces de Figaro, Wolfgang Amadeus Mozart termine sa composition le 10 février 1785 à Vienne. La première audition est donnée le lendemain au Casino de Vienne "Zur Mehlgrube"(*) dans un concert de souscription, avec le compositeur dirigeant l'oeuvre depuis le piano.
(*) Ce casino était un ancien entrepôt de farine transformé en casino avec une salle pour bals et concerts, avant de devenir à la fin du XVIIIe siècle une auberge où Beethoven se produira souvent.
"[...] La partition, composée pour l’occasion, ne sera achevée que la veille et comme l’écrit Léopold, venu tout spécialement de Salzbourg, à sa fille Nannerl, «le copiste n’avait encore pas le jour même fini son travail et ton frère n’a pas eu le temps de jouer le Rondo parce qu’il devait revoir la copie». Qu’importe l’orchestre déchiffrera le final à vue, Mozart dirigeant du piano tout en improvisant aussi les cadences qu’il notera par la suite sans qu’elles aient été conservées, laissant place à celles de Beethoven qui admirait beaucoup cette page, dont d’aucuns prétendent que sa tonalité comme sa construction seraient liées à l’entrée quelques mois plus tôt du compositeur en maçonnerie. [...] Joseph Haydn assista sans doute à la création, lui qui avait déclaré à Léopold, «je vous le dis devant Dieu, foi d’honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse».
Et jamais concerto n’avait commencé de manière si sauvage et passionnée, presque dramatique préfigurant la rage d’Elvira dans le futur Don Giovanni, ou la folie meurtrière de son ultime Reine de la Nuit.[...]" citation extraite de cette page du site de france-musique.
À noter que seulement deux de ses concertos pour piano sont écrits dans un mode mineur - ce concerto et le concerto en ut mineur KV 491, ce qui rend bien compte du caractère particulier de l'oeuvre. La partition du Concerto pour piano No 20 présente en effet des perspectives tout à fait nouvelles dans l'oeuvre de Mozart et "[...] se pose comme la plus romantique de toute son oeuvre, au point d'être le seul concerto du compositeur à être exécuté en concert durant le XIXe siècle, et que Beethoven, lui-même, en compose ce qui demeure l'actuelle cadence du 1er mouvement! Le choix de la tonalité hautement dramatique de ré mineur (celle de l'ouverture de Don Giovanni), permet alors la mise en valeur de toutes les possibilités expressives de l'orchestre.[...]".
En plus de Beethoven, plusieurs compositeurs ont plus tard composés leur propre cadence pour ce concerto, comme par exemple Johannes Brahms (WoO 16), Clara Schumann, ou encore l'élève de Mozart Johann Nepomuk Hummel.
Comme courte description de l'oeuvre, quelques citations extraites d'un texte de Jonathan Parisi publié dans ce dossier pdf du site de l'Opéra Théâtre de Saint-Etienne:
Le premier mouvement, Allegro, est un long tutti orchestral introductif dramatique et fougueux. Il débute "[...] dans une sorte de torpeur générale, [...]" confiant "[...] le discours au tutti orchestral, sombre, véhément, bref hautement romantique! Le piano entre dans une sereine nostalgie et propose un thème nouveau presqu'immédiatement balayé par l'orchestre obstiné. Se tisse dès lors un jeu très serré entre le soliste et l'orchestre, au point que chaque tentative de développement du matériau par le piano ne soit aussitôt commentée par l'orchestre opiniâtre qui l'emporte au point de réaffirmer le thème initial. La joute verbale entre les deux protagonistes se poursuit alors, chacun interrompant l'autre afin de ramener son propre thème, jusqu'à l'agacement, la surenchère, la virtuosité bien sûr. Enfin dans une cadence du piano, la tension laisse peu à peu place à un discours certes très affirmatif mais installant timidement une tendresse nouvelle.[...]"
Le second mouvement, Romance, produit un contraste saisissant et touchant avec
l'allegro, [...] cette romance se présente comme une confidence, murmurée par le piano, avant d'être reprise par l'orchestre. Le premier couplet offre au piano une véritable ligne de chant, accompagnée discrètement des cordes. Après la réexposition passagère du thème, le deuxième couplet accentue plus encore le caractère passionné du mouvement, par son thème nerveux et tournoyant sollicitant chaque pupitre. L'apaisement revient enfin avec le retour du thème principal confié au soliste et commenté par les bois. [...]"
Le dernier mouvement, Rondo, "[...] lancé avec énergie et détermination, le thème impétueux du soliste est immédiatement repris par l'orchestre et traité en imitations. Un nouvel exposé du piano, présenté comme un intermède, allège momentanément le matériau et permet de tisser un discours plus détaché entre le soliste et les bois. Après un bref retour du thème initial, un second intermède vient développer différents éléments précédents dans un contrepoint enjoué avec la flûte, le hautbois et le basson. Enfin, une cadence du piano, d'écriture très libre, fait se rencontrer des éléments purement thématiques et d'autres éléments purement dramatiques, pour ne pas dire théâtraux, avant que le hautbois, insouciant, ne propose une conclusion dont s'empare vigoureusement le tutti. [...]"
La partition peut être téléchargée sur cette page de l'IMSLP, ou consultée à partir de cette page du site dme.mozarteum.at, qui propos aussi une analyse de la partition.
Dans l'interprétation que je vous en propose ici (au bas de cette page se trouve la liste des différentes interprétations de cette oeuvre disponibles sur mon site), la soliste est Monique de la BRUCHOLLERIE, peu après le début de sa trop courte carrière. Heinrich HOLLREISER dirige l'Orchestre Pro-Musica de Vienne. L'enregistrement paraît sur ce petit disque 25 cm Panthéon XPV 1005 (photo de la pochette à gauche et au bas de cette page), dont la parution est par exemple mentionnée en page "Advert 21" de la revue The Gramophone, novembre 1956. Le verso de la pochette porte l'indication "Copyright 1955, Vox Productions", je n'ai pas pu trouver de données exactes sur la date d'enregistrement: si une personne visitant cette page devait en savoir plus, toutes informations m'intéressent -> Vos remarques!
Cet enregistrement fut réédité - entre autres - sur le disque Pantheon XP 2390, avec le KV 488 et les mêmes interprètes sur l'autre face.
En ce qui concerne l'orchestre Pro Musica de Vienne - que l'on retrouve très souvent dans des enregistrements des années 1950-1960 - on pense en général qu'il s'agit d'une formation de l'Orchestre Symphonique de Vienne (voir par exemple cette page du site Virtual International Authority File, sous la rubrique "Namensvarianten (106)"): je n'en connais toutefois pas de preuves formelles: si une personne visitant cette page devait en savoir plus, toutes informations m'intéressent -> Vos remarques!
À noter que Monique de la Bruchollerie réenregistrera ce concerto quelques années plus tard avec la Camerata Academica du Mozarteum de Salzburg sous la direction de Bernhard Paumgartner.
Voici donc...
Wolfgang Amadeus Mozart, Klavierkonzert Nr. 20 in d-moll, KV 466, Monique de la Bruchollerie, Orchester Pro Musica Wien, Heinrich Hollreiser, Pantheon XPV 1005 (1. Allegro 14:31, 2. Romance 08:26, 3. Rondo. (Allegro assai) 07:31)
que vous pouvez obtenir en...
pour un téléchargement libre
Pantheon XPV 1005 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair (l'excellent logiciel de Brian Davies), des réparations manuelles -> FLAC
3 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
Les interprétations de cette oeuvre actuellement - avril 2015 - disponibles dans les pages de mon site:
* Monique de la BRUCHOLLERIE, Orchester Pro Musica Wien, Heinrich HOLLREISER, Pantheon XPV 1005
* Frank PELLEG, Masterworks Symphony Orchestra (Meistersymphonie-Orchester), Walter GOEHR, MMS-9
* Walter GIESEKING, Philarmonia Orchestra, Hans ROSBAUD, Columbia 33CX 1235 XAX 638
* Georg SOLTI, Koelner Rundfunk-Sinfonieorchester, Georg SOLTI, 21.01.1952
<retour>
Pantheon XPV 1005, recto pochette
Pantheon XPV 1005, recto pochette
<retour>
Pantheon XPV 1005, étiquette 1ère face
Pantheon XPV 1005, étiquette 1ère face
<retour>
Pantheon XPV 1005, étiquette 2e face
Pantheon XPV 1005, étiquette 2e face
<retour>