André CAMPRA
Te Deum pour solistes, choeur à 5 voix et orchestre
Denise MONTEIL, soprano
André MALLABRERA, Georg JELDEN, ténors
Georges ABDOUN, baryton
Alfred GUAITOLINI, trompette
Chanoine Henri CAROL, orgue
Anne-Marie BECKENSTEINER, clavecin
Chorale Philippe Caillard
Orchestre National de l'opéra de Monte-Carlo
Louis FRÉMAUX, août 1962
André Campra - né à Aix en Provence le 4 décembre 1660 - reçoit les premiers
rudiments de la musique de son père, Jean-François, chirurgien et violoniste, avant d'être confié au Maitre de musique et compositeur aixois, Guillaume Poitevin - qui dirige le choeur professionnel de la cathédrale St.Sauveur à Aix.
Campra compose son premier motet - Deus noster refugium - à l'âge de 17 ans. Prêtre à 22 ans, il est nommé, 3 ans plus tard, maitre de musique à la cathédrale Ste.Trophine à Arles. Son expérience de musique sacrée le conduit à la cathédrale St.Etienne de Toulouse, puis à Paris - où il reçoit la charge prestigieuse de Maitre de Musique à Notre Dame de Paris.
Dès 1694, André Campra se fait rapidement une réputation de compositeur de motets, il publie - dès sa 2e année à Paris - un premier livre de motets. En 1697, il se tourne toutefois vers le théâtre: déjà à Aix, il fréquentait les salles de jeu de paume où l'on donnait des oeuvres profanes. Malgré son importante charge de maitre de musique à Notre Dame de Paris, Campra trouve le temps de composer un opéra-ballet, l'une des premières oeuvres du genre sur un livret d'Antoine Houdar de la Motte et avec une chorégraphie de Louis Pecour - dont la première représentation fut dirigée par Martin Marais au Palais Royal avec la troupe de l'Académie royale de musique, le 24 octobre 1697. Comme son état écclésiastique lui interdit de signer une oeuvre profane, l'Europe galante est représentée sous le nom de son frère cadet, Joseph Campra, altiste à l'Opéra. Ce n'est qu'après le succès de son second opéra-ballet, le Carnaval de Venise, qu'André Campra en revendiquera la paternité. L'église étant réticente à employer un compositeur, certes de talent, mais qui se laisse attirer par la musique d'Opéra, il est congédié de son poste de maitre de musique par le Cardinal de Noailles (selon d'autres sources, Campra démissionne lui-même de son poste, le 13 octobre 1700). Engagé par le Prince de Conti, il entre à l'Académie Royale de musique. À la mort de Louis XIV, soutenu par le Régent Philippe d'Orléans, Campra occupe des postes importants à l'Académie Royale et en devient le directeur en 1722.
À partir de 1730, il devient inspecteur général de la musique - avec un salaire de 1500 livres - et termine sa carrière musicale à la Chapelle royale, où il succède à Delalande. André Campra décède à Versailles le 29 juin 1744, à l'âge de 83 ans.
André Campra compose son Te Deum en 1729 (*). L'oeuvre a certes "un air de famille" avec les oeuvres semblables de Lully, Charpentier ou Delalande, mais Campra pare le texte liturgique d'une réelle originalité. Le choeur initial est en trois parties, deux allegros encadrant un large choral, qui s'amorce sur le thème de la fanfare d'ouverture.
(*) En fait le début de sa composition est certainement antérieur à 1729: il en existe un manuscrit conservé dans un recueil autographe de motets à la Bibliothèque du Conservatoire de Paris (H 426). Toutes les dates portées sur les pages de garde sont toutefois des adjonctions postérieures d'une autre écriture. Selon Henri-André Durand, le «Mercure de France» fait mention de plusieurs exécutions du Te Deum de Campra antérieures à 1729, le «Journal de la Maladie du Roy» mentionne en 1721 dèjà que «le 11 aoust son Te Deum fut chanté au Collège Louis le Grand». Même chose en novembre 1728 à Fontainebleau, après une nouvelle maladie du jeune Louis XV: «Les musiciens du Roi ont été les premiers à rendre solennellement grâces à Dieu de l'heureuse convalescence de S.M. Le 7 ils chantèrent dans l'église paroissiale le Te Deum et l'Exaudiat de la composition de M. Campra, Maitre de Musique de la Chapelle, qui étois pour lors de service». "[...] Si l'on tient compte que ces deux motets étaient déjà chantés à Paris en 1701 et 1702, on peut accepter, sans attacher une valeur absolue aux critères de style trop peu accusés, que la composition du Te Deum a suivi de fort près celle de la Messe de Requiem. Les deux oeuvres trahissent une certaine hâte et le sujet et le contre-sujet du choeur final du Te Deum ne sont autres que ceux du «Cum sanctis tuis in aeternum» qui termine le Requiem. Or l'adaptation des paroles du Te Deum à ce contre-sujet avec ses répétitions de non sur une incise mélodique, parait bien être une «parodie». En toute hypothèse on pourrait dont admettre que le Te Deum fut composé dans les dernieres années du XVIIe siècle [...]" cité du texte publié au verso de la pochette du disque Erato STE 50133.
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Te Deum laudamus:
te Dominum confitemur.
Te aeternum Patrem omnis terra veneratur.
Ô Dieu, nous te louons,
Ô Seigneur, nous te glorifions.
Père éternel, la terre entière te révère.
Tibi omnes Angeli, tibi coeli
et universae potestates,
tibi Cherubim et Seraphim
incessabili voce proclamant:
Sanctus, Sanctus
Sanctus Dominus Deus Sabaoth.
Tous les Anges, les Cieux,
Et toutes les puissances,
Les Chérubins et les Séraphins
D’une voix inlassable redisent:
Saint, Saint,
Saint est le Seigneur, dieu des Armées.
Pleni sunt coeli et terra
majestatis gloriae tuae.
Te gloriosus Apostolorum chorus,
te Prophetarum laudabilis numerus:
te Martyrum candidatus laudat exercitus.
Les Cieux et la Terre sont pleins
De la majesté de ta gloire.
Le Chœur glorieux des Apôtres,
La phalange vénérable des Prophètes,
L’éclatante armée des Martyrs publient tes louanges.
Te per orbem terrarum sancta confitetur
Ecclesia:
Patrem immensae majestatis
venerandum tuum verum et unicum Filium
sanctum quoque Paraclitum Spiritum.
Tu Rex gloriae, Christe.
Tu Patris sempiternus es Filius.
Par toute la terre, la Sainte Église te célèbre.
Elle célèbre, ô Père, ta Majesté infinie
Et ton adorable, unique et vénérable Fils
Et l’Esprit Saint, le consolateur.
Tu es le Roi de gloire, ô Christ.
Tu es le Fils éternel du Père.
Tu ad liberandum suscepturus hominem,
non horruisti Virginis uterum.
Tu devicto mortis aculeo,
aperuisti credentibus regna coelorum.
Prenant la nature de l’homme pour te délivrer,
Tu n’as pas craint de descendre dans le sein de
la Vierge.
Brisant l’aiguillon de la mort,
Tu as ouvert aux croyants le royaume des Cieux.
Tu ad dexteram Dei sedes, in gloria Patris.
Judex crederis esse venturus.
Tu sièges à la droite de Dieu, dans la gloire du Père.
Nous croyons que tu reviendras pour nous juger.
Te ergo quaesumus, tuis famulis subveni
quos pretioso sanguine redemisti.
Aeterna fac cum sanctis tuis
in gloria numerari.
Fais qu’ils soient mis au nombre de tes Saints
Dans la gloire éternelle.
Daigne donc, Seigneur, venir en aide à tes serviteurs
Que tu as rachetés de ton sang précieux.
Salvum fac populum tuum, Domine,
et benedic hereditati tuae.
Et rege eos, ex extolle illos usque in aeternum.
Sauve ton peuple, Seigneur,
Et bénis ton héritage.
Guide-le et soulève-le jusqu’à l’éternité.
Per singulos dies, benedicimus te
et laudamus nomen tuum
in saeculum saeculi.
Chaque jour, nous te bénissons
Et nous louons à jamais ton nom
Dans les siècles des siècles.
Dignare, Domine,
die isto sine peccato nos custodire.
Miserere nostri, Domine, miserere nostri.
Daigne Seigneur,
En ce jour, nous garder purs de tout péché.
Aies pitié de nous, Seigneur ! Aies pitié de nous!
Fiat misericordia tua, Domine, super nos,
quemadmodum speravimus in te.
Que ta miséricorde, Seigneur, soit sur nous,
Selon l’espérance que nous avons mise en toi
In te, Domine, speravi:
non confundar in aeternum.
En toi, Seigneur, j’ai mis mon espérance:
Que je ne sois point à jamais confondu
Dans cet enregistrement fait sous la direction de Louis FRÉMAUX avec l'Orchestre national de l'Opéra de Monte-Carlo, la Chorale Philippe Caillard, le Chanoine Henri CAROL à l'orgue et Anne-Marie BECKENSTEINER au clavecin, les solistes sont Denise MONTEIL, soprano, André MALLABRERA, ténor, Georg JELDEN, ténor, Georges ABDOUN, baryton, Alfred GUAITOLINI, Premier trompette solo de l'Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo. D'après la discographie de Michael Gray, l'enregistrement fut fait les 9 et 10 août 1962, dans la Salle Alcazar de Beausoleil (Monte-Carlo). L'enregistrement paraît peu après sur les disques Erato STE 50133, stéréo, et LDE 3233, mono.
Voici donc...
André Campra, Te Deum pour solistes, choeur à 5 voix et orchestre, Denise Monteil, soprano, André Mallabrera, ténor, Georg Jelden, ténor, Georges Abdoun, baryton, Alfred Guaitolini, trompette, Chanoine Henri Carol, orgue, Anne-Marie Beckensteiner, clavecin, Chorale Philippe Caillard, Orchestre national de l'Opéra de Monte-Carlo, Louis Frémaux, 9 et 10 août 1962, Salle Alcazar, Monte-Carlo, STE 50133 / LDE 3233
01 Introduction - Choeur. "Te Deum laudamus" 03:00 (-> 03:00)
02 Choeur. "Tibi omnes angeli" 01:57 (-> 04:57)
03 Récit de ténor. "Pleni sunt caeli et terra"
04 Choeur. "Te per orbem terrarum" 03:00 (-> 07:57)
05 Récit de baryton. "Tu, ad liberandum
suscepturus hominem" 02:56 (-> 10:53)
06 Choeur. "Tu ad dexteram Dei sedes" 02:11 (-> 13:04)
07 Duo de ténors. "Te ergo quaesumus" 04:03 (-> 17:07)
08 Récit de soprano. "Salvum fac populum tuum" 03:00 (-> 20:07)
09 Choeur. "Per singulos dies benedicimus te" 01:59 (-> 22:06)
10 Récit de ténor. "Dignare, Domine"
11 Quatuor. "Fiat misericordia tua"
12 Choeur. "In te, Domine, speravi" 07:23 (-> 29:29)
Provenance: Erato STE 50133.
que vous pouvez obtenir en...
9 (**) fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
(**) Les parties 03 et 04 sont jouées enchaînées, donc dans un seul fichier FLAC, de même que les parties 10, 11 et 12.
Étiquette recto du disque STE 50133
Étiquette verso du disque STE 50133
Pochette du disque STE 50133
Pochette du disque STE 50133