Johannes BRAHMS
Trio pour piano, violon et violoncelle
No 2 en ut majeur, op. 87
Edwin FISCHER, Wolfgang SCHNEIDERHAN
Enrico MAINARDI
2 décembre 1951, Radio Bavaroise, Munich
En juin 1880 - séjournant à Bad Ischl, en Autriche - Johannes Brahms compose deux premiers mouvements, l’un en ut majeur, l’autre en mi bémol. Il voulait peut-être composer deux trios en parallèle, ou ne pouvait se décider pour le choix de la tonalité. Deux ans plus tard (après avoir détruit la partition du mouvement en mi bémol), il reprend le mouvement en ut majeur, le complète en écrivant trois autres mouvements, et publie le tout chez Simrock sous le numéro d'opus 87. L'oeuvre fut donnée en première audition publique le 29 décembre 1882 à Francfort - «5. Kammermusikabends der Frankfurter Museumsgesellschaft» - avec le compositeur au piano accompagné de deux membres du Quatuor Joachim.
Dans le premier mouvement "[...] le début Allegro énergique est suivi d'un thème en sol majeur méditatif et d'un passage en la mineur en style de ballade. Ceux-ci sont développés avec expressivité, en faisant appel à toutes les techniques du contrepoint. Le point culminant est l'ample thème principal à la fin de la strette: cette structure, axée sur la fin, et l'écriture de tous les thèmes à partir d'un motif de trois notes rudimentaire font penser à Beethoven. Brahms a, de fait, développé le travail comprimé des motifs de ce dernier en un système de «variation évolutive». Pour Walter Niemann, le premier mouvement est imprégné de «spiritualité pénétrante et d'une soif d'action et d'une volonté fougueuses».[...]"[1]
Le second mouvement - Andante con moto en la mineur - est de la forme très chère à Brahms des «thème et variations». "[...] Une chanson populaire simple aux accents «hongrois» (*) est ingénieusement développée en cinq variations. Le rythme passe du 2/4 au 6/8, la tonalité du mineur austère au majeur souriant. [...]" [1] "[...] Au thème extrêmement lyrique, au pathétisme un peu inquiétant, succèdent donc cinq variations, tour à tour haletante, rêveuse, martiale, aérienne et sereine.[...]" [2]
(*) Johannes Brahms avait une grande fascination pour le style tsigane hongrois.
Le troisième mouvement - Scherzo en ut mineur - est "[...] un de ces mouvements brefs, mystérieux et inquiétants, fantasques et fantastiques, qui rappellent les légendes nordiques, et qui jalonnent la production de Brahms. [...]" [2] Il est construit "[...] sur de brefs motifs répétés en filigrane, ils évoquent des lutins dansants ou des feux follets scintillants, on se sent dès les premières notes transportés dans la sphère romantique d'un poète tel qu'E.T.A. Hoffmann. La mélodie ample et chantante du milieu est en contraste avec ces motifs. Sa chaleur et son exaltation sont typiques de Brahms. [...]"[1]
Dans le Finale en ut majeur, nous retrouvons les modulations vers d'autres tonalités comme dans le premier mouvement. "[...] L’inquiétude du Scherzo était-elle un cauchemar? Nous voici maintenant dans un mouvement plein de gaieté exubérante, trépidante, presque tapageuse, qui ne correspond pas à l’image que certains ont d’un Brahms surtout pesant et grave. [...] La forme de ce mouvement est étonnante, mêlant sonate, rondo et variations, avec quatre thèmes qui vont, viennent et reviennent, unifiés par un petit motif rythmique du piano.[...]" [2]
"[...] Ce Finale a un caractère enjoué, bouffon, parfois sarcastique. Brahms a écrit ici un dernier mouvement très moderne, qui laisse déjà presque pressentir les techniques d'un Dimitri Chostakovitch. Les biographes anciens ne savaient du reste pas très bien comment aborder cette musique. Brahms était bien connu pour être un plaisantin. Ainsi, lors d'une répétition privée du Trio en ut majeur, il le présenta comme l'oeuvre du pianiste qui allait l'interpréter, Ignaz Brüll.[...]"[1]
(1) a b c d citations extraites d'un texte de Matthias Corvin publié en 2011 dans le livret du CD cpo 777 642-2 (traduction de Sophie Liwszyc)
(2) a b c citations extraites d'un texte de Pierre Carrive publié en 2014 sur cette page du site www.lepalaisdesdegustateurs.com, CD Brahms.
Un petit montage photo... De gauche à droite:
Enrico Mainardi, Edwin Fischer, Johannes Brahms et Wolfgang Schneiderhan
Le 2 décembre 1951 Edwin FISCHER, Wolfgang SCHNEIDERHAN et Enrico MAINARDI enregistrent cette oeuvre dans un studio de la Radio Bavaroise de Munich.
Selon les diverses discographies on connaît 4 enregistrements de cette oeuvre avec le Trio Edwin Fischer:
- cet enregistrement du 2 décembre 1951
- 9 août 1952, un enregistrement privé d'un concert donné au Mozarteum de Salzburg
- 20 décembre 1953, un enregistrement de la RAI de Rome (ref. RAI RO 0006777172, RO/15/1914647)
- un enregistrement de concert du 4 août 1954, Mozarteum, Salzburg
Voici donc...
Johannes Brahms, Trio pour piano, violon et violoncelle No 2 en ut majeur, op. 87, Edwin Fischer, Wolfgang Schneiderhan, Enrico Mainardi, 2 décembre 1951, Radio Bavaroise, Munich
1. Allegro 09:36
2. Andante con moto 08:50
3. Scherzo: Presto – Trio: Poco meno presto 04:57
4. Finale: Allegro giocoso 06:12
que vous pouvez obtenir en...
pour un téléchargement libre, depuis mon site
Radiodiffusion (Archives Radio Bavaroise BR) -> WAV -> FLAC
4 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
Page de couverture de la partition, première édition, N. Simrock, Berlin, 1882,
Plate 8324, voir cette page de l'IMSLP pour la partition