Mise à disposition du contenu de mes pages selon les termes de la «Licence Creative Commons Attribution» *** Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Suisse (CC BY-NC-ND 2.5 CH)*** *** NonCommercial - NoDerivs 2.5 Switzerland (CC BY-NC-ND 2.5 CH) ***
Mise à disposition du contenu de mes pages selon les termes de la «Licence Creative Commons Attribution» *** Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Suisse (CC BY-NC-ND 2.5 CH)*** *** NonCommercial - NoDerivs 2.5 Switzerland (CC BY-NC-ND 2.5 CH) ***
Veuillez cliquer ici pour accéder à mon RSS FEED
Veuillez cliquer ici pour m'emvoyer un message avec vos remarques!
Haut de page
Retour sur la page d'accueil (ouvre une nouvelle fenêtre)
Pierre Dervaux en 1957, photo de presse Pathé, une photographie de Jean Mainbourg, publiée dans le livret de l'album DTX 276 de Pathé (P 1958), Airs de coloratura – Mado Robin, Orchestre de l’Opéra, Pierre Dervaux – 33T Pathé DTX 276, mat. 2C 053-11691 (enr à Paris, 31/01, 28/03, 24/05, 31/10, 08 et 09/11/1957) - Cliquer sur la photo pour une vue agrandie et les références
Embed from Getty Images
Embed from Getty Images
Pierre DERVAUX, une photographie de Jacques Verroust publiée ea sur Seraphim S-60177
ASDF 2003, recto pochette, clicquer pour une vue agrandie
ASDF 2003, étiquette 2e face, clicquer pour une vue agrandie
Kopf Bild Dervaux Pierre 155 250
Maurice RAVEL
La Valse
Orchestre de l'Association des Concerts Colonne
Pierre DERVAUX
ASDF 2003, 17 mai 1961, salle Wagram
Photo illustrant l'en-tête: extrait d'une photo de presse parue par exemple sur la pochette du disque Seraphim S-6010.
Portrait à droite: Pierre Dervaux en 1957, photo de presse Pathé, une photographie de Jean Mainbourg, publiée en 1958 dans le livret de l'album DTX 276 de Pathé, Airs de coloratura – Mado Robin, Orchestre de l’Opéra, Pierre Dervaux – 33T Pathé DTX 276, mat. 2C 053-11691 (enr à Paris, 31/01, 28/03, 24/05, 31/10, 08 et 09/11/1957)

À gauche, en haut: Pierre Dervaux, un portrait de Jacques Verroust publié entre autres au verso de la pochette du disque Seraphim S-60177 

L'idée première de «La Valse» remonte à 1906 déjà: Maurice Ravel éprouvait pour la valse «une sympathie intense et toute particulière pour (ses) rythmes admirables, et pour la joie de vivre qui s'y exprime». On retrouve d'ailleurs ce type de danse dans plusieurs autres de ses oeuvres: dans «L'Heure Espagnole», «Ma Mère L'Oye», «L'Enfant et les Sortilèges» et - bien sûr - dans les «Valses Nobles et Sentimentales».
Ravel, alors âgé de 30 ans, envisageait de composer un poème symphonique pour le ballet, avec une apothéose de la valse. L'idée lui était venue lors d'une conversation avec le chorégraphe Diaghilev. Dans leur correspondance ils nomment ce projet «Wien», en hommage au compositeur viennois Johann Strauss (1). Ce projet est toutefois interrompu par la Première Guerre Mondiale. À la fin de celle-ci, Maurice Ravel - très marqué par ce terrible cataclysme - traverse une longue période de dépression, agravée par la mort de sa mère, qu'il chérissait. Pendant un certain temps il cesse même de composer.

En février 1919 il recommence toutefois de travailler sur «La Valse»; en décembre 1919, Maurice Ravel se retire chez des amis en Ardèche (2), où il termine de composer «La Valse»: l'oeuvre est achevée en mars 1920 (écrite d'abord pour piano, ensuite transcrite pour deux pianos et finalement orchestrée, selon M. Marnat, Maurice Ravel (Paris : Fayard, 1986), p. 474).
Son argument est résumé par un court texte publié en exergue de la partition: «des nuées tourbillonnantes laissent entrevoir par éclaircies des couples de valseurs. Elles se dissipent peu à peu: on distingue une immense salle peuplée d'une foule tournoyante. La salle s'éclaire progressivement. La lumière des lustres éclate au fortissimo. Une Cour impériale, vers 1855.». Le cataclysme de la guerre lui fait cependant revoir son projet d'hommage aux fastes de la valse viennoise de Johann Strauss: il conçoit alors son oeuvre comme «une métaphore de la grandeur, de la décadence, puis de la destruction de la civilisation»: à l'image romantique et fastueuse de la cour viennoise du XIXe siècle, illustrée par les Valses de Strauss, succéde l'image d'un monde décadent, menacé par la ruine et la guerre.

(1) D'après ce programme de concert, avec un texte «De Vienne à Paris Strauss. Ravel – la valse viennoise démystifiée» de Christian Goubault (2007) "[...] une lettre à Jean Marnold, datée du 7 février 1906, indique pour la première fois que Ravel entreprend «une grande valse, une manière d’hommage à la mémoire du grand Strauss, pas Richard, l’autre, Johann». La même année (lettre du 19 juillet), il fait part à Misia Edwards de son intention de dédier à sa sœur Cipa Godebski son œuvre – dont Vienne ou Wien est le titre envisagé à cette époque [...]"

(2) D'après ce programme de concert chez A.-F. Hérold à Lapas, en Ardèche

La première audition de l'oeuvre a lieu en concert le 12 décembre 1920, l'Orchestre des Concerts Lamoureux étant dirigé par Camille Chevillard: en concert parce que Diaghilev avait refusé de représenter La Valse aux Ballets Russes, arguant (en avril 1920, lors de l'écoute d'une exécution privée par Ravel et Marcelle Meyer de la version pour deux pianos) que «C'est un chef-d'oeuvre, mais ce n'est pas un ballet. C'est de la peinture de ballet!», une réaction que rapporte Francis Poulenc dans son livre «Moi et mes amis» (édition La Palatine, 1963, p. 177) et qui fut à l'origine d'une brouille entre Ravel et Diaghilev.

Les différentes chroniques rapportent des réactions très partagées: pour Capdevielle «La Valse est une sorte de névrose exaspérée», Lindenlaub, écrit au contraire que «La Valse envoûte et crée un [...] vertige, des angoisses, des détresses. Cette frénésie montante et lugubre, la lutte entre ce Johann Strauss qui ne veut pas mourir et cette course à la ruine qui prend une allure de danse macabre. Ravel a retrouvé les valses d'antan au milieu des ruines, du vide du temps présent». (passages cités d'après cette page du site coge.org)

Sur «La Valse» Christian Goubault écrit:
"[...] La Valse fut conçue initialement pour piano seul, mais avec des indications instrumentales exigeant une troisième portée, injouable par un seul exécutant, puis pour deux pianos, avant de connaître son état orchestral définitif. Ces versions sont presque identiques, à part une mesure ajoutée dans la transcription orchestrale et une modification de la mesure finale où le rythme fut changé au cours d’une répétition d’orchestre avec Ernest Ansermet. Aux quatre croches/noire de la version pour deux pianos, Ravel substitue un quartolet de noires dans la mesure à trois temps, ce qui rend le paroxysme final encore plus troublant.
Ravel n’était pas satisfait de l’orchestration du début de sa partition dont il n’entendait pas les premières mesures dans les enregistrements discographiques et radiophoniques. Il avait l’intention d’y remédier en rendant l’instrumentation plus transparente et de diriger lui-même la nouvelle version. Ce fut Manuel Rosenthal qui, avec l’approbation du compositeur, retoucha discrètement ce début dont «le micro ne veut pas».
Un tremblement ondulant pp presque inaudible – auquel s’ajoutent des pizzicati graves – aux contrebasses avec sourdine et divisées en trois pupitres, se propage aux violoncelles, à la 1re harpe et aux timbales. Sur ce sourd grondement s’impriment des lambeaux mélodiques joués par les bassons et prolongés par des trémolos sur la touche des violons et des altos, ou en alternance par des cors.
D’autres fragments mélodiques apparaissent aux altos, puis aux flûtes, en doublure aux hautbois, enveloppés dans des glissandi des contrebasses, dans des traits des clarinettes et de la 3e  flûte (trait chromatique en trémolo), dans des roulements de timbale et dans des trémolos des cordes.
Tout semble s’organiser, mais, au contraire, la musique se désagrège: il ne reste plus qu’une tenue du 1er basson et un trille grave des contrebasses, au moment où disparaît la nuée tourbillonnante des danseurs [...]".

Voir aussi cette page du site articlassique.blogspot.com (texte reproduit au bas de cette page) pour une description de l'oeuvre.
La partition peut être téléchargée sur cette page de l'IMSLP.



Pierre DERVAUX enregistre cette oeuvre pour le disque en 1961, avec l'Orchestre de l'Association des Concerts COLONNE (dont il a été le directeur musical de 1958 à 1992).

Selon l'excellente banque de données de Michael Gray l'enregistrement a été fait le 17 mai 1961 dans la salle Wagram de Paris. L'enregistrement paraît sur la deuxième face du disque ASDF 2003 / CC 11005-50, avec l'Alborada del gracioso au début de cette face et la 2e suite de Daphnis et Chloe sur l'autre face.

Voici donc...

Maurice Ravel, La Valse, Orchestre de l'Association des Concerts Colonne, Pierre Dervaux, ASDF 2003, 17 mai 1961, Salle Wagram, Paris (Mouvement de Valse viennoise 12:52)
que vous pouvez obtenir en...
pour un téléchargement libre, depuis mon site

ASDF 2003 
 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair (l'excellent logiciel de Brian Davies), des réparations manuelles  -> FLAC

1 fichier FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP

(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.




Les interprétations de cette oeuvre actuellement - avril 2015 - disponibles dans les pages de mon site:

* Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire de Paris, Ernest ANSERMET, 6 octobre 1947

* Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire de Paris, Ernest ANSERMET, juin 1953

* Orchestre de l'Association des Concerts Colonne, Pierre DERVAUX, 17 mai 1961

* Suedfunk-Sinfonieorchester (l'actuel Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR), Hermann SCHERCHEN,25 octobre 1962


Ravel M 57b 43 72 Colonne Dervaux
ASDF 2003, Recto de la pochette, une couverture de Milton Glaser.
<haut de page>

Ravel M 43 72 Colonne Dervaux B 65C2FC
ASDF 2003, Étiquette 2e face
<haut de page>


Reproduit ci-dessous, le texte de cette page:
http://articlassique.blogspot.com/2011/07/maurice-ravel-la-valse-1919-1920-2e.html

mardi 19 juillet 2011
Maurice Ravel - La Valse (1919-1920) / 2e partie

Ecrit pour grand orchestre de chambre (bois par trois), la Valse est fait de deux grands crescendos.

L’introduction est sourde et mystérieuse, pianissimo, avec des trémolos et des pizzicati des contrebasses. Les bassons révèlent des bribes du premier thème, prolongé par des trémolos des violons.

Un glissando de harpe introduit ce premier thème, élégant et gracieux, exposé par les violons. Le second thème, également très chantant, est exposé par les hautbois, puis repris par les violons. L’accompagnement, composé en gammes chromatiques ascendantes et descendantes, et de trilles rapides, permet d’éclairer et d’enrichir les thèmes principaux. On perçoit aisément les influences viennoises dans la composition. Cependant, Ravel semble s’amuser de la tradition en exagérant régulièrement la traditionnelle suspension entre le deuxième et le troisième temps de la mesure.

L’ensemble se mêle, gonfle jusqu’à exploser. Les cuivres et les percussions font deux appels retentissants sur un rythme quasi-militaire de deux doubles- croche. Les cordes enchaînent sur une série de bariolages complexes, tandis que l’accompagnement reprend le rythme classique de la valse viennoise (silence-noir-noir).

La transition avec la seconde partie est particulièrement originale : Ravel énonce le thème dans l’extrême aigu au piccolo, le fait redescendre, passe le relais aux bois, puis aux violons, puis aux violoncelles… et fait ainsi en sorte que l’orchestre tombe vers le grave et le silence.

Cette seconde partie reprend globalement les mêmes procédés d’orchestration, par épisodes. Cependant, ce deuxième crescendo est plus court et surtout beaucoup plus véhément, ramassant les thèmes et les rythmes multiformes pour les briser les uns contre les autres. En effet, après un court moment d’apaisement, tout s’accélère: les différents épisodes, les différents thèmes sont repris par l’orchestre, de plus en plus rapidement. Une certaine confusion s’installe, au fur et à mesure que l’harmonie disparaît. Les violons enchaînent des rythmes saccadés, en même temps qu’on entend en accompagnement de gigantesques montées chromatiques (des contrebasses aux trompettes !).

Juste après le climax, Ravel ralentit subitement, comme pour reprendre son souffle et jouer avec les nerfs de ses auditeurs.

Le rythme obsessionnel revient très vite, accompagné par une montée psychotique des cuivres. Ravel ne respecte plus réellement les règles de base de la valse : on voit de plus en plus apparaître des séries de quartolets (notamment aux cordes et aux bois). De plus les déplacements des accents toniques du troisième vers le deuxième temps (amplifiés par des appuis marqués), l’auditeur perd le rythme même de valse.

On entre alors dans un tourbillon sauvage de notes et de rythmes d’une violence inouïe. Certains y ont vu une influence du Sacre du Printemps de son ami Stravinsky. La Valse s’achève subitement sur une série de cinq notes – qui sonnent comme cinq coups – rapides, par tout l’orchestre.

Publié par Florian
<haut de page>