Luigi BOCCHERINI
Concerto pour violoncelle no 9 en mi bémol majeur, G 482
Pierre FOURNIER
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
14 novembre 1956, Victoria Hall
La date exacte de la composition de ce concerto n'est pas connue, elle se situe entre la fin des années 1760 et le début des années 1770. Boccherini étant lui-même un excellent violoncelliste il a composé une douzaine de concertos pour cet instrument - voir cette page du site musiqueorguequebec.ca, pour une liste, G 474 à G 484.
Ce concerto No 9 fut par la suite réarrangé par le violoncelliste allemand Friedrich Grützmacher: c'est cette version réarrangée qui a été ensuite jouée pendant longtemps. Grützmacher a fait de nombreuses coupures et modifications dans les 1er et 3e mouvements, et a remplacé le 2e mouvement - à l'origine un Andante grazioso en mi bémol majeur - par une version basée sur le 2e mouvement du concerto No 7, G 480, un Adagio (non troppo) en sol mineur. Grützmacher a également composé ses propres cadences. Certains ont qualifié cette version de Grützmacher du terme "affreux pastiche"... Cette version est certes assez différente de l'original, mais c'est quand-même une oeuvre très attractive, qui a fait partie du répertoire de tout les grands violoncellistes.
Ce n'est que dans la seconde moitié du siècle passé que certains violoncellistes ont commencé à jouer et/ou enregistrer la version d'origine de ce concerto.
La partition de l'oeuvre peut être téléchargée sur cette page de l'IMSLP.
Dans l'enregistrement que je vous en propose sur cette page, il s'agit de la version de Friedrich Grützmacher: si une personne visitant cette page peut m'indiquer si les cadences que joue Pierre Fourniersont aussi celles deFriedrich Grützmacher, celà m'intéresse, afin de pouvoir mieux documenter cette page -> Vos remarques!
Ce concert du mercredi 14 novembre 1956 donné dans le Victoria Hall de Genève - un concert extraordinaire en faveur de la Ligue genevoise contre la Tuberculose et de la Croix-Rouge genevoise - avec l'Orchestre de la Suisse Romande, sous la direction d'Ernest ANSERMETet avec le soliste Pierre FOURNIER (portrait à gauche: entre autre paru sur le disque DECCA ECS 785) avait au programme l'Ouverture de Léonore No 2 de Beethoven, le Concerto en ré mineur pour violoncelle de Lalo, ce Concerto en si bémol pour violoncelle de Boccherini et - en hommage à la Hongrie - l'Élégie et le final du Concerto pour orchestre de Béla Bartok. Le concert fut retransmis en direct sur l'émetteur de Sottens (Ref.:Gazette de Lausanne, 14.11.1956, page 3, rubriques Les belles auditions).
Un extrait du compte-rendu de Franz Walter paru le lendemain - 15.11.1956 - en page 10 du Journal de Genève:
"[...] Si le concerto offert par Ernest Ansermet, l'O.S.R. et Pierre Fournier en faveur de la Ligue genevoise contre la tuberculose, la section genevoise de la Croix-Rouge suisse et les victimes hongroises fut une très émouvante manifestation d'entraide, c'est sur son retentissement artistique que nous voudrions plus particulièrement insister ici. Il nous montra en effet le chef de l'O.S.R. et ses musiciens au mieux de leur forme et le grand violoncelliste français au faîte d'une maîtrise véritablement éblouissante.
On a souvent analysé ici le talent si complet de Pierre Fournier qui hier soir, une fois de plus, affirma cette domination sur son instrument qui lui permet dans n'importe quelle circonstance - et jusque dans les plus périlleuses - d'exprimer toujours la vertu suprême et essentielle du violoncelliste qui est - on l'oublie parfois - le chant expressif. Que ce soit dans ce concerto de Lalo, un peu déclamatoire peut-être, mais d'un charme si prenant, ou dans le concerto bien connu de Boccherini, Pierre Fournier sut trouver cette même souplesse de l'expression, plus vigoureuse dans le premier cas, plus intime dans le second, qui confère ce sentiment constant d'identité entre l'artiste et son instrument - et quel artiste! [...]"
Luigi Boccherini, Concerto per violoncello n. 9 in si bemolle maggiore G 482, Pierre Fournier, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 14 novembre 1956, Victoria Hall (1. Allegro moderato 08:28, 2. Adagio (non troppo) 05:44, 3. Rondo (Allegro) 05:31)
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Les interprétations de cette oeuvre actuellement - mise à jour: juillet 2015 - disponibles dans mes pages: