Claude DEBUSSY
Children's Corner, L 113
orchestration d'André CAPLET
Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées
László SOMOGYI, Ducretet Thomsom 310 C 024
Claude Debussy compose cette suite de six pièces - sous-titrée «Petite Suite pour piano seul» - entre 1906 et 1908. Dans la première édition parue chez A. Durand & Fils il l'a dédie à sa fille Claude-Emma (1905-1919), plus connue sous le surnom de Chouchou: «À ma très chère Chouchou, avec les tendres excuses de son père pour ce qui va suivre» (page reproduite à gauche en haut, avec des éléphants dessinés par Claude Debussy) . Il ne s'agit toutefois pas de pièces destinées à être jouées par un enfant, mais évoquant l'enfance et quelques-uns des jouets préférés de sa fille. Les six pièces ont des titres en anglais: il s'agit là très probablement d'une révérence de Claude Debussy envers Dolly Gibbs, la nurse de Chou-Chou, de nationalité anlaise.
L'oeuvre est donnée en première audition le 18 décembre 1908, par le pianiste anglais Harold Bauer devant le Cercle musical à Paris. Deux ans plus tard André Caplet, élève et ami de Claude Debussy, orchestre cette suite.
La première pièce, Doctor Gradus ad Parnassum, est un pastiche des études pianistiques Gradus ad Parnassum de Muzio Clementi.
"[...] C'est l'image de l'enfant au piano, aux prises avec les exercices monotones de Clementi. À travers la monotonie de l'exercice scolaire, l'enfant exprime son besoin de liberté, d'abord dans une flânerie que les gens sérieux qualifient de paresse, puis dans un grand élan vers les jeux endiablés.[...]"
Dans la deuxième pièce une petite fille berce son gros éléphant en peluche, en chantonnant: la berceuse exprime un rêve indéfini qui se prolongera dans le sommeil.
Pour la troisième pièce "[...] Debussy avait d'abord écrit Serenade of the doll qui semblait indiquer une interprétation mécanique et légèrement parodique. Mais le titre français était bien Sérénade à la poupée. D'une grande simplicité d'écriture, cette page demande une recherche de sonorité particulière [...]
Dans la quatrième pièce "[...] un martellement rythmique obstiné qui s'accélère nous ferait penser à Bartok, si Debussy ne demandait sans cesse une sonorité retenue et estompée. C'est l'adulte qui retrouve en lui l'émerveillement de l'enfant lorsque, le nez collé à la vitre, il regarde danser la neige [...]
The little sheperd.
L'évocation du petit pâtre en bois verni évoque tout un monde agreste. Dans cette page d'une extrême simplicité, Debussy retrouve sur un mode naïf l'inspiration et même, en raccourci, la construction de seon Prélude à l'après-midi d'un faune. [...]
La dernière pèce, Golliwog's cake-walk est certainement la plus connue de toutes. Cake-walk désigne une danse noire américaine et golliwog une poupée noire en étoffe:
"[...] Jeu rythmique qui veut évoquer le caractère ataxique d'un polichinelle qui se désarticule, cette page est un exemple rare d'une expression de gaieté en musique. Si elle refuse, comme toutes les pièces de Children's Corner, tout appel à la virtuosité, elle demande cependant une extrême attention aux nuances et aux couleurs sonores.[...]"
Les citations ci-dessus sont extraites d'un texte de Henry Jarrié publié dans le 4e album de l'intégrale des oeuvres pour piano de Debussy par Claude Helffer (Harmonia Mundi HMU954).
Ducretet Thomson 310 C 024, recto pochette
Ducretet Thomson 310 C 024, étiquette